Le Déclin de l'Impérialisme Contemporain
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LA « QUESTION NATIONALE » PALESTINIENNE BOURGEOISE ET RÉACTIONNAIRE

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LA « QUESTION NATIONALE » PALESTINIENNE BOURGEOISE ET RÉACTIONNAIRE Empty LA « QUESTION NATIONALE » PALESTINIENNE BOURGEOISE ET RÉACTIONNAIRE

Message par Admin Jeu 2 Juil - 0:03

Paru le 22.04.2015 sur : http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-question-nationale-palestinienne-bourgeoise-et-reactionnaire/


Toute « question nationale » recèle une problématique bourgeoise



Dans la mesure où la classe ouvrière palestinienne est concernée, la « question nationale » palestinienne confronte les différentes factions de la bourgeoisie palestinienne en guerre pour obtenir la gouvernance d’un bantoustan qui leur sera concédé au terme d’une surenchère meurtrière. De temps à autre, les cyniques capitalistes israéliens, de concert avec la puissance impérialiste étatsunienne, interviennent dans les disputes des capitalistes palestiniens afin de donner un coup de main à l’une des factions en conflits et pour soutenir les prétentions d’un groupe de bourgeois en guerre pour un bout de terre à exploiter et une communauté d’ouvriers salariés palestiniens à surexploiter.



La chair à canon palestinienne, c’est-à-dire la classe ouvrière et la paysannerie palestinienne, est alors l’objet de bombardements sanglants, de crimes de guerre abominables; de la destruction de leurs maisons emmurées dans le réduit de Gaza et dans quelques villes de Cisjordanie. Ils sont environ cinq millions de martyrs ainsi parqués à attendre que les factions palestiniennes se soient entendues avec les puissances internationales sur le partage des oripeaux de cette terre en lambeaux.



Comme partout ailleurs sous le mode de production et les rapports de production capitalistes, les bourgeoisies nationalistes, tant palestinienne qu’israélienne, présentent leur cause chauvine comme la défense des intérêts de leur peuple respectif. La classe dominante présente ses intérêts hégémoniques comme ceux de la « nation » tout entière. Cependant, les marxistes révolutionnaires réfutent ces prétentions « nationalistes ». En autant que la classe prolétarienne est concernée, il n’existe pas de « nations » colonisatrices et oppressives aliénant des « nations » colonisées – opprimées et exploitées.



Entériner le concept de « nation oppressive » signifierait que la classe ouvrière d’une « nation » bourgeoise participe à l’oppression d’une autre « nation » – à la sujétion d’une « nation » opprimée. Or, pour opprimer un peuple – une classe – un groupe ethnique – une « nation » il faut que la classe oppressive et exploiteuse détienne le pouvoir. La classe oppressive doit contrôler l’appareil de l’État oppresseur afin de l’utiliser dans ses intérêts de classe comme instrument d’oppression d’une autre « nation » pour en tirer un bénéfice. En pays capitaliste la classe prolétarienne ne détient aucun pouvoir, aucun contrôle sur quelques éléments que ce soit de l’appareil d’État. Ainsi, la classe ouvrière américaine a toujours été sous le joug implacable du grand capital monopoliste, hier pseudo « démocratique » (sic), aujourd’hui totalitaire. La classe prolétarienne étatsunienne a été conscrite dans l’armée américaine raciste et expédiée de force dans la jungle du Vietnam pour y trouver la mort et pour y donner la mort, endoctriné par l’appareil de propagande des capitalistes étatsuniens. Jamais la classe ouvrière américaine n’a constitué la « nation » oppressive. Jamais le prolétariat américain n’a contrôlé ni été intéressé par l’oppression de la « nation » vietnamienne. Jamais la classe prolétarienne américaine n’a détenu le pouvoir de commander la guerre génocidaire contre le prolétariat vietnamien.



Une question nationale – une nation – sont des concepts nés de la révolution démocratique bourgeoise anti monarchique et antiféodale qui visait à ériger le pouvoir « démocratique » bourgeois sur une société appelée « nation ». Après sa prise de contrôle de l’appareil d’État féodal, la bourgeoisie s’empressa de le transformer à son image. Elle se dépêcha de construire des frontières « nationales » pour la protection de son industrie « nationale » et garantir sa mainmise exclusive sur l’exploitation du prolétariat « national ». La classe bourgeoise a conçu la morale « patriotique nationaliste » qu’elle a présenté comme universel et transcendante des classes sociales et des intérêts de classe, présentant ses propres intérêts de classe comme naturels et universels.



La lutte de « libération » nationale palestinienne



La lutte de « libération » nationale palestinienne est une initiative de la bourgeoisie palestinienne soutenue par certaines puissances impérialistes qui pêchent en eau trouble dans cette région fortement convoitée pour ses richesses pétrolières. Quelques puissances impérialistes ont d’abord déporté dans cette contrée délaissée de l’Empire ottoman déliquescent des populations européennes stigmatisées qui depuis des siècles avaient servi de boucs émissaires aux sections les plus dégénérées de la bourgeoise européenne. On poussa le cynisme jusqu’à suggérer à ces populations déportées qu’elles appartenaient à une race – à un peuple élu – (sic). L’impérialisme britannique et français visait deux objectifs, se débarrasser de populaces qui ne pouvaient plus servir leurs desseins meurtriers dans l’Europe bouleversée et implanter dans cette contrée convoitée une colonie de peuplement qui ne pourrait faire autrement que d’être en guerre perpétuelle contre les autochtones expropriés et déplacés. Plus tard, l’impérialisme étatsunien hégémonique prit la relève et assuma l’armement et le soutien de cette implantation néocoloniale occidentale.



Aujourd’hui, la bourgeoisie palestinienne – divisée en différentes factions – promeut son combat pour se tailler un fief, une « terre nationale palestinienne » sous la tutelle d’une puissance impérialiste afin d’exploiter le prolétariat palestinien dans des « sweats-shops » sis à l’ombre du Mur de ségrégation.


Les sections palestinienne et israélienne de la classe prolétarienne internationale



Le prolétariat palestinien n’a aucun motif de s’entretuer pour défendre les intérêts de cette bourgeoisie cynique et meurtrière. La lutte de « libération nationale » de la bourgeoisie palestinienne pour le contrôle de fiefs ne justifie pas que le prolétariat palestinien abandonne sa lutte de classe pour le renversement du mode de production et des rapports de production bourgeois. Il en est de même pour la classe ouvrière israélienne. La section israélienne de la classe prolétarienne internationale n’a que faire de cette guerre continuelle pour la défense des intérêts impérialistes occidentaux au Levant.



Dans la mesure où la section israélienne de la classe prolétarienne est concernée, il n’y a pas de question « juive » au Proche-Orient ni nulle ailleurs. La question « juive » est un archaïsme d’une époque révolue, tout comme les questions musulmane et islamiste révèlent l’état arriéré des rapports de production dans ces régions où se côtoient des reliquats du féodalisme putréfié et l’émergence du capitalisme en phase de décadence accélérée. La nation et le peuple « juif » n’existent pas, pas d’avantage que la nation et le peuple des « Témoins de Jéhovah ». Dans ces deux cas, il s’agit de groupes d’individus appartenant à différentes classes sociales et habitant des pays différents et adhérant à une idéologie commune. Les matérialistes marxistes ne reconnaissent nullement les concepts religieux de peuple « élu », ni de nation ethnique, ni de nation religieuse (sic).



Les positions opportunistes et réformistes sur le nationalisme palestinien



Lors d’un récent débat au Canada quelques militants probourgeois palestiniens, assistés par quelques « juifs » (sic) athées et antisionistes favorables à une implantation pacifique des rapports de production nationalistes capitalistes en Palestine présentaient ainsi la cause de la bourgeoisie palestinienne qu’ils assimilaient à la cause du prolétariat palestinien :



» Il revient au peuple palestinien de trancher. Nous n’avons pas à trancher pour eux, mais il y a deux solutions : 1) celle de constituer deux États nationaux séparés en Palestine occupée. 2) Celle de constituer un État unique, laïc, multinational, avec une seule constitution pour toute la Palestine mandataire. Pour les communistes (sic), la chose doit se faire en deux étapes : d’abord, mener la révolution démocratique populaire et ensuite mener la révolution socialiste prolétarienne. Lénine, en 1905, avait insisté sur la nécessité de la révolution démocratique avant de passer à l’étape de la révolution socialiste. Le parti du prolétariat devait, selon Lénine, éduquer les masses populaires pour préparer les deux révolutions successives. »



Voilà succinctement résumé l’ensemble de la mystification opportuniste et réformiste propagée depuis des années à propos de la question nationale bourgeoise palestinienne vis-à-vis l’impérialisme international et sa créature locale, l’impérialisme israélien.



À propos de Lénine, nous ne citerons qu’un passage qui pour nous dit tout « De toute façon, le développement du capitalisme se poursuit et se poursuivra, dans un État hétérogène unique aussi bien que dans des États nationaux distincts. Dans tous les cas l’ouvrier salarié subira l’exploitation et, pour la combattre avec succès, il faut que le prolétariat soit étranger à tout nationalisme, que les prolétaires soient pour ainsi dire entièrement neutres dans la lutte de la bourgeoisie des différentes nations pour la suprématie » (1).



Qu’en 1905, dans la Russie tsariste arriérée, semi-féodale, à peine industrialisée, comprenant plusieurs dizaines de millions de moujiks analphabètes, sans terre, et en quasi-esclavage, Lénine ait pensé que la révolution démocratique bourgeoise était une étape préalable à la révolution socialiste prolétarienne cela est tout à fait compréhensible. Cependant, dix ans plus tard, Lénine a écrit dans l’impérialisme stade suprême du capitalisme que le stade impérialiste du développement capitaliste décadent marquait le passage définitif de la lutte révolutionnaire à l’étape de la révolution prolétarienne mondiale, sans aucune étape préalable. Il n’y a rien à ajouter à ce constat fondamental et évident.



En Palestine-Israël, région fortement industrialisée, développée, soumise au mode de production et aux rapports de production capitaliste avancés, la section palestinienne et la section israélienne de la classe prolétarienne mondiale n’ont qu’un seul item à leur agenda révolutionnaire, renverser leur bourgeoisie capitaliste respective sans aucune étape préalable. Il n’y a pas de question nationale palestinienne, de révolution démocratique bourgeoise, de question islamiste, ni de question juive qui tiennent – il n’y a que la question de la révolution prolétarienne afin de mettre fin à ce mode de production décadent (2).



______________________________


1. V. Lénine (1969). Sur la politique nationale et l’internationalisme prolétarien. Éditions de l’Agence Novosti. Moscou. Page 42.
2.R. Bibeau (2012). Impérialisme et question nationale. Montréal. 90 pages. [url=Toute « question nationale » recèle une problématique bourgeoise]Toute « question nationale » recèle une problématique bourgeoise[/url]




MANIFESTE DU PARTI OUVRIER. Robert Bibeau. 2014. Publibook. http://www.publibook.com/librairie/livre.php?isbn=9782924312520

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