Le Déclin de l'Impérialisme Contemporain
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ARNAQUE DES RÉGIMES DE RETRAITE ET DES FONDS DE PENSION

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Message par Admin Mar 16 Sep - 20:49


La retraite : aurons-nous les moyens ?

Le débat fait rage à propos des régimes de retraite des salariés de la fonction publique, parapublique, municipale et des entreprises privées. Ce débat alambiqué est la manifestation de la faillite du système économique comme nous allons vous le démontrer.

Il est frauduleux de poser le problème des régimes de pension – publics ou privés – collectifs ou individuels (REER, CELI, FERR) en posant la question en ces termes : « La retraire : aurons-nous les moyens ? » Cette question, posée par les animateurs de Radio-Canada, et d’autres médias à la solde, sur leur page web et à l’émission spéciale de vendredi le 5 septembre 2014 laisse entendre que les employés des secteurs publics – parapublics et du secteur privé ont des choix à faire. Que ces employées ont un quelconque pouvoir de décision et une capacité d’intervention sur les grands paramètres de l’économie politique régionale, nationale et internationale. Tout ceci n’est que fumisterie. Les travailleurs québécois et les ouvriers canadiens n’ont pas la capacité d’interférer sur le déroulement de la crise économique systémique accentuée depuis 2008 (1).

On ne peut pas traiter de la question des régimes de retraite – des fonds de pension – de l’épargne des salariés en définitive – sans prendre en compte l’état général de l’économie capitaliste. Dans ce monde globalisé et mondialisé, il nous faut tenir compte des paramètres économiques mondiaux si l’on souhaite comprendre ce qui advient des régimes de pension au Canada ou dans toute autre économie imbriquée et intégrée à l’économie mondialisée et globalisée (2).

On ne peut répondre à la question « La retraite : Aurons-nous les moyens ? » sans répondre auparavant à la question « L’économie capitaliste mondiale nous en laissera-t-elle les moyens ? » À cette question, la réponse est simple et évidente. Messieurs les experts Castonguay, Fortin, Fillion, D’Amours, Plamondon et Ranger auront beau présenter leurs solutions bidon, ces gens ne contrôlent rien de l’économie mondiale dont le Canada n’est qu’un joueur parmi d’autres, pas meilleur que les autres.

Un exemple suffira à démontrer notre allégation. Avez-vous remarqué que tant que l’économie mondiale était en croissance relative vous n’entendiez jamais parler des régimes de pension à la télévision ? Pourtant, les actuaires et les démographes savaient parfaitement que la durée de la retraite s’allongeait pour la majorité des salariés (dans les pays occidentaux du moins). Les actuaires calculaient les cotisations à payer par les employés et par les employeurs (à même la masse salariale générée par les employés, il ne faut pas l’oublier) et par l’État corporatiste. Enfin, les comptables-actuaires estimaient autant qu’ils pouvaient les revenus et les rendements que les fonds d’investissement pouvaient générer par des placements risqués. Cette portion « investissement » de l’équation générale (contributions-rendements-déboursés) étant la plus aléatoire, la portion quasi impossible à approximer par ces comptables et ces financiers qui accréditent le mythe que la société capitaliste est immortelle et qu’elle ne peut que croître sans jamais s’effondrer (sic). Pourtant, nous le savons, les crises succèdent aux crises et les guerres précèdent les guerres sous le capitalisme.

Mais voilà que le monde réel a rattrapé ces larbins. Le système économique impérialiste, totalement anarchique et non planifié, s’étiole et les rendements sur investissements s’effondrent, et la crise économique s’approfondit et voici que les fonds de pension n’accumulent plus assez de revenus pour les déboursés prévus, alors que les congés de cotisations, que les employeurs se sont accordés au temps des années de félicité n’ont évidemment rien arrangé.

Le chômage endémique réduit drastiquement les cotisations des employés de même que la portion du salaire soutirée par les employeurs et déposée sous forme de cotisation au régime de pension. La crise économique plombe les rendements des placements. Ainsi les obligations d’épargne du Canada sont passées de 15 % en 1980 à 2 % de rendement en 2014. Quant aux rendements des actifs boursiers gonflés, ils se sont effondrés une fois l’ouragan spéculatif passé. Le capital spéculatif boursier se volatilisera dès que la bulle financière éclatera (2008 en étant l’exemple probant). Dans les années 2000, la Caisse de dépôt et placement du Québec a perdu 40 milliards de dollars du soi-disant « bas de laine des Québécois ». Alors, pour ce qui a trait aux compétences de gestionnaire de la Caisse de Dépôt on repassera.

L’an dernier la Caisse de Dépôt a déclaré un rendement de plus de 10 % sur ses placements, grâce à des actions de firmes américaines totalement surévaluées – gonflées à « l’hélium spéculatif » – et sur le point d’éclater comme baudruche. L’an prochain, ne soyez pas surpris d’apprendre que la Caisse de Dépôt a fait une mauvaise année. Où sont les experts économistes pour nous avisés de ce désastre appréhendé ? Sous le système économique capitaliste anarchique, il est totalement illusoire d’établir des prévisions de rendement sur investissements et il est tout aussi impossible de redresser le mouvement quand la bourse s’écroule avec vos épargnes, si vous en aviez.

L’allongement de l’espérance de vie et de la durée de la retraite

Il est totalement faux de prétendre que l’allongement de l’espérance de vie des retraités est un facteur nouveau, étonnant et imprévisible qui plombe les fonds de pension. Les actuaires et les démographes savaient tout ceci depuis des décennies et leurs calculs des contributions aux fonds de pension ont toujours tenu compte de ce paramètre parfaitement connu et convenu.

Les véritables questions qu’il fallait poser

La mission de Radio-Canada et des autres médias à la solde dans cette saga consiste à tout emmêler, à tout mystifier, et à accuser les victimes salariées, ces employés sans pouvoir sur l’économie ni sur la politique ; sans pouvoir même sur le contenu de ces émissions de télévision qui les dénigre et qui prépare les conditions des ponctions qui seront imposées aux salariés avec, espèrent ces sommités étriquées, le consentement résigné des employés qui n’auront vu que du feu dans ces « explications » bidon (3).

Personne n’a eu l’autorisation de poser les vraies questions au cours de cette émission de télévision, à savoir : « Comment se fait-il que le système économique capitaliste ne puisse jamais assurer la croissance régulière et sans accroc de la production, de la consommation, de l’épargne, et des conditions de retraite sans inflation ce qui rendrait inutile l’indexation des pensions ? »

Autre question pertinente : « Pourquoi y a-t-il d’un côté trop de produits dans les épiceries qui regorgent d’invendus, et de l’autre des millions de sans-abris et de pauvres, des milliers de retraités non indexés, et des moins pauvres (que tous ces fumistes ont qualifié de « classe moyenne » sans même réaliser que cette « classe moyenne » est en cours de paupérisation accélérée et qu’ils étaient rassemblés en studio pour chanter son requiem) ; tous ces gens incapables d’acheter ces produits, sinon à crédit, et ce pour un court temps d’accalmi, qui est maintenant fini ? » (4).

La crise générale du système économique

Enfonçons encore davantage le clou dans le cercueil de l’économie en dévoilant des statistiques qui démontrent que la seule solution à ce dilemme dantesque sera la guerre mondiale visant à détruire les surplus de forces de travail (salariés) et l’excédent des moyens de production disponibles (machineries, énergies, usines, ressources).

Les ouvriers et les employés, du moins ceux qui ont la possibilité de travailler, font face à un problème obsédant – leurs régimes de retraite sont menacés d’insolvabilité. C’est le cas aux États-Unis, au Canada et au Québec et ailleurs en Occident. Les régimes de retraite – qu’on ne retrouve habituellement que dans les pays d’Occident – sont des concessions que les capitalistes monopolistes (via l’État providence) ont accordées aux ouvriers et aux employés afin de les apaiser suite aux grands soulèvements des années 1968-1972. Ce sont, des chaînes dorées pendues au cou des salariés afin de les maintenir en servage dans les usines et pour leur faire oublier leurs conditions de métayers exploités. Cette mystique a prévalu pendant la courte période de l’État providence maintenant révolue.

L’intense exploitation des ouvriers néo-colonisés d’Afrique et d’Asie a permis aux États policiers occidentaux d’accorder cette concession aux ouvriers des pays avancés. Mais depuis des années, la conjoncture économique s’est détériorée. Depuis le début du présent millénaire, les affaires des milliardaires tournent à l’envers. La crise de 2008 a marqué la fin d’un cycle économique et ouvert un nouveau cycle dans le développement impérialiste. Les capitalistes du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) veulent désormais conserver ou rapatrier leurs profits dans leurs « patries ».

Ce n’est pas la crise boursière de 2008, pas plus que la prochaine crise financière, qui entraînera la débâcle économique mondiale. Ces crises à la chaîne sont la conséquence de la crise générale du mode de production impérialiste. La crise financière, boursière et monétaire qui s’accélère est l’expression de cette débandade de ce mode de production en panade où le capital ne parvient plus à se valoriser, à faire produire davantage de plus-value pour fructifier. La baisse tendancielle des taux de profits conséquence de la hausse de la composition organique du capital entraîne le système à sa ruine. Ces crises successives sont la preuve indiscutable que le centre de gravité du système impérialiste mondiale se déplace de New York vers Shanghai. La prolétarisation des travailleurs asiatiques (chinois et indiens) est la solution que le système d’économie politique impérialiste a trouvée pour cesser de péricliter temporairement du moins.

La situation économique des régimes de retraite au Québec

La crise des régimes de retraite des salariés n’est qu’une conséquence ultime de la crise générale du système d’économie politique impérialiste. La solution des milliardaires – par la voix de leurs « experts » universitaires et des petits hommes d’affaires est la même que pour toute autre affaire – faire payer les ouvriers (à même leur salaire) pour la dégringolade des rendements des fonds de pension et du système financier et boursier chaotique.

Au Québec, le système des régimes de retraite pour les aînés est structuré en trois étages.

Au premier étage se trouve le régime de la Sécurité de la vieillesse. Il s’agit d’une prestation mensuelle offerte à la plupart des citoyens canadiens mise en place par le gouvernement fédéral à même les impôts soutirés aux ouvriers. Ce régime comprend la Pension de la sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti (pour les plus démunis), et l’Allocation au conjoint. En vertu de ce régime, plus d’un million trois cent mille Québécois et Québécoises reçoivent chacun un montant annuel de 6 553 $ imposable. Eh oui imposable ! Pas question de planquer cette « fortune » dans un paradis fiscal.

Le deuxième étage est constitué d’un régime à cotisation obligatoire pour tous les travailleurs – le Régime des rentes du Québec – sous gestion du gouvernement québécois. Au 31 décembre 2011, le Régime des rentes du Québec comptait quatre millions de cotisants et 1,5 million de bénéficiaires d’une rente de retraite. À 65 ans, la rente maximale peut aller jusqu’à 12 150 $ par année et elle est imposable. Encore là, pas de fraude fiscale vers les iles Caïmans avec ce « pactole » économisé par les salariés (5).

C’est un argument très important que de souligner qu’une rente de retraite ne constitue nullement un cadeau de la part de l’État providence envers la population paupérisée. Une rente de retraite est le fruit des économies – de l’épargne – des travailleurs, seuls et uniques producteurs de richesses dans nos sociétés de labeur. La classe capitaliste qui administre chaque aspect de la société impérialiste a accepté (via son État temporairement providentiel et compte tenu des profits accumulés à l’étranger) que ces régimes de pension soient créés pendant les années de relative prospérité afin d’assurer le maintien de la consommation une fois les salariés retraités.

Le troisième étage regroupe les initiatives engagées par les employés en vue d’économiser personnellement pour leur retraite, soit les régimes complémentaires établis par des travailleurs du secteur public ou ceux du secteur privé auxquels s’ajoutent pour le tiers d’entre eux environ des économies personnelles telles que les régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER, CELI, FERR) (6).

Les régimes de retraite collectifs des salariés

Un Régime de retraite ou un fonds de pension organise ou administre une partie du salaire des travailleurs. Par convention collective, ou encore par décret-loi (Régimes des rentes du Québec et Régime de Pension du Canada), les salariés consentent à ne pas encaisser immédiatement une portion de leur salaire et à en confier la gestion fiduciaire à l’employeur, à l’État, à la municipalité, ou à un trust financier choisi d’un commun accord entre les patrons et les syndicats. Les cotisations à un régime de pension sont des épargnes que l’employé dépose dans un compte commun (régime de pension collectif) ou individuel (RERR, FERR, CELI) afin de s’assurer de pouvoir consommer et de survivre au cours de sa retraite.

Il est convenu, par contrat, que chaque partie versera un certain montant – le travailleur une partie de son salaire non encaissé – et l’employeur une autre partie non versée du salaire de l’employé (à même la plus-value accaparée). Les contributions à un régime de pension collectif sont considérées comme du salaire régulier, mais différé. Pour les municipalités refuser de verser leurs cotisations aux régimes de pension c’est comme refuser de verser leur salaire aux employés. De même pour un employeur privé ou pour l’État employeur.

Après un certain nombre d’années de travail le contrat de gré à gré stipule que le travailleur aura droit de toucher régulièrement, sous forme de prestation de pension, une partie de ce salaire défalqué, reporter et économiser, pourvu évidemment que le fiduciaire ne l’ait pas gagé et dilapidé au « casino » de la loterie-boursière spéculative.

Les sources de revenus des régimes de retraite

Les sources de revenus des régimes de retraite d’épargne sur le salaire des travailleurs sont au nombre de trois :

A) Une partie du salaire de l’ouvrier défalqué régulièrement.
B) Un montant que l’employeur ou l’État se sont engagés à verser, à même le revenu tiré de l’employé, habituellement proportionnel au salaire de l’employé.
C) La troisième source de revenus d’un régime de pension ce sont les intérêts sur actions ou sur obligations acquises par la fiducie gestionnaire du fonds de pension. Exemple, la Caisse de dépôt et placement du Québec administre les placements du « bas de laine des Québécois ».

Cet organisme – cette fiducie – a perdu 40 milliards des épargnes des travailleurs cotisants en spéculant à la bourse pour acquérir des produits financiers « subprimes » sulfureux et frauduleux. Aujourd’hui, on voudrait que les travailleurs paient une deuxième fois pour compenser la gestion catastrophique de ces filous. Il en est de même pour les Fonds de « Solidarité » de la Fédération des Travailleurs du Québec et de la Confédération des Syndicats Nationaux, sauf que dans ce cas-ci ce sont les syndicats qui administrent avec leurs amis de la construction et d’autres petits capitalistes à haut risque.

L’état des lieux des régimes de retraite au Québec

Depuis le tournant du siècle, rien ne va plus pour ces régimes de retraite, principalement ceux à prestations déterminées (7). Alors que dans les années 1990 ces régimes accumulaient des surplus (à cause de la conjoncture économique spéculative sur le parquet des bourses mondiales), l’accentuation de la crise économique dans les années 2000, jusqu’en 2008, a complètement changé les données. Alors que les employeurs s’attribuaient d’office des congés de cotisations (souvent avec la complicité des bureaucrates syndicaux biens payés) en raison des forts rendements boursiers, depuis l’approfondissement de la crise et l’effondrement boursier ces régimes se sont mis à accumuler des déficits.

Aujourd’hui, on observe que :

• Un tiers des Canadiens n’ont aucune épargne retraite personnelle et le pourcentage est plus important au Québec. Évidemment, quand on gagne 15 000 $ annuellement, pas moyen d’économiser. Entre 15 et 20 % des ménages canadiens ont recours à un moment ou à un autre aux comptoirs de charité alimentaire et cette proportion augmente d’année en année.
• À la fin de 2011, 93 % des régimes de retraite à prestations déterminées étaient sous-capitalisés selon le Bureau du surintendant des institutions financières du Canada et 70 % de ces régimes de pension étaient dans l’impasse financière et leur dette cumulée totalisait 41 milliards de dollars en 2012. Les régimes de pension à prestations déterminées sont ces régimes de pension pour lesquels vous connaissez à l’avance le montant de vos prestations et l’âge de votre retraite. Les problèmes de sous-capitalisation (pas assez d’argent accumulé dû aux congés de cotisation et aux mauvais rendements boursiers) touchent surtout le secteur privé, mais aussi le secteur public, principalement les municipalités (le quart du déficit global).

Face à cette situation, bien des régimes canadiens ont été modifiés pour transférer le risque des employeurs sur le dos des salariés. Ainsi, le nombre de salariés bénéficiant de régimes à prestations déterminées (dont une partie du risque est assumé par l’employeur à même la plus-value arrachée aux ouvriers) diminue tandis que le nombre de ceux qui participent à des régimes à cotisations déterminées explose, car le risque est assumé par le salarié (Cool.

Au Québec le nombre d’adhérents à des régimes à cotisations déterminées a plus que doublé (hausse de 135 %) entre 1992 et 2011, tandis que le nombre d’adhérents à des régimes à prestations déterminées diminuait légèrement de 5 % (9).Le Québec compte quatre millions de salariés, dont 1,9 million (47 %) qui ne participe à aucun régime de retraite collectif ni même à aucun régime personnel. Ces travailleurs sont tout simplement trop pauvres pour épargner (10).

D’autre part, 1,4 million de travailleurs québécois participent à l’un ou à l’autre des 750 régimes complémentaires de pension, soit 513 000 salariés dans le secteur privé et 866 000 employés dans le secteur public. Au moins soixante-dix pour cent (70 %) de ces régimes de pension sont dans l’impasse financière sévère et leurs dettes cumulées totalisent 41 milliards de dollars. Voilà le résultat combiné des congés de cotisation que les patrons se sont accordés d’autorités et de la mauvaise performance des rendements boursiers et de la diminution du nombre de cotisants par l’approfondissement du chômage et l’accentuation de la crise économique.

Devant cette faillite appréhendée, la solution des riches est toujours la même – ils augmentent les cotisations de retraite. Ils pressent davantage le citron de l’ouvrier consommateur et du salarié contribuable. Mais pas facile de hausser les cotisations de ceux qui sont toujours mis à contribution par l’impôt, les taxes, les cotisations, les frais des services et les billets des transports publics, les « tickets modérateurs », les taxes municipales, les cotisations syndicales, etc. Surtout, qu’absolument rien ne garantit que ces augmentations de cotisations sauveront les régimes de pension en perdition !

Un comité d’« experts »

Un comité d’experts sur l’avenir du système de retraite québécois a donc été mis sur pied comme chaque fois qu’un gouvernement souhaite préparer l’opinion publique à pressurer l’ouvrier et à « produire du consentement » chez les salariés. Le Comité présidé par M. Alban D’Amours a déposé son rapport le 22 avril 2013. Ces « experts » ont identifié quatre causes pour expliquer l’insolvabilité des régimes de retraite. Analysons ces causes supposées :

1) « Les travailleurs vivent trop vieux, s’ils mouraient plus nombreux ça irait mieux ». Tout ceci n’est que fumisterie. Les actuaires et les démographes qui dans les années quatre-vingt ont calculé les primes (cotisations) à payer et les indemnités (prestations) à recevoir ont apprécié cette hausse de longévité de la population salariée. Tout comme ils ont prévu que dans les sociétés occidentales avancées nous avons aujourd’hui atteint un palier de longévité qu’il sera difficile de dépasser pour au moins quelques années.

2) « Les ouvriers et les employés n’économisent pas assez ». Comment thésauriser quand le salaire gagné suffit à peine à assurer la reproduction de la force de travail et les commodités de la famille ? Comment économiser quand l’emploi est sans cesse menacé par le chômage généralisé, et que le salaire est comprimé par la concurrence des chercheurs d’emplois harcelés par les nervis d’Emploi Canada qui coupent dans les prestations d’assurance chômage, alors que d’autres coupent dans les prestations d’assistance sociale ? Pendant ces périodes de chômage, l’employé ne contribue pas au régime de retraite. Et quand il décroche un emploi précaire, à temps partiel, et mal rétribué il ne contribue pas beaucoup au régime de retraite collectif. Le sous-financement des régimes de retraite est une conséquence directe de la crise économique endémique. Ajoutons que si les prestations de retraite sont insuffisantes après quelques années c’est que l’inflation des prix dans l’économie capitaliste anarchique gruge sans cesse le pouvoir d’achat des salariés et des ex-salariés.

3) « Les employés ne paient pas assez et ils sont trop gourmands quand vient le temps d’encaisser la pension qu’ils se sont payée avec prestations déterminées ». Les hommes d’affaires « experts commissaires » du Comité ont suggéré que les employés devraient renoncer aux avantages acquis avec l’argent qu’ils ont épargné. Pourtant, une enquête fédérale révèle que 22 % des foyers canadiens vivent sous le seuil de pauvreté, dont plusieurs familles de personnes âgées retraitées (où trouver la gourmandise dans ces foyers paupérisés ?). Pour le gouvernement canadien, est pauvre tout individu disposant de moins de 18 421 $ par année. Cette somme pourrait sembler énorme aux ouvriers du tiers-monde, mais le coût de la vie étant ce qu’il est au Canada ce montant suffit à peine à survivre misérablement (11).

4) « La durée de la vie active en nombre d’années de travail-cotisant au régime de retraite diminue constamment » rajoute maître Alban. En effet, le chômage frappe si durement que l’employé cotise moins d’années. Par contre, nombre de travailleurs retardent leur prise de retraite au-delà de l’âge autorisé (60 ou 65 ans) et nombreux sont ceux qui retournent travailler après avoir pris leur retraite, car la pension reçue, plombée par l’inflation, ne suffit pas pour survivre.

Pour conclure, les fonds de pension sont victimes de la crise économique du système capitaliste. Ces immenses fonds de pension, gérés par les capitalistes financiers qui se payent une commission au passage, sont par eux dilapidés pour spéculer sur le marché boursier en déroute et pour renflouer les entreprises en banqueroute. Rien de ce que les économistes et les experts pourront imaginer pour sauver leur système d’économie politique ne fonctionnera. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’il s’effondre inexorablement emportant dans l’horreur les épargnes des travailleurs comme il en fut dans les différents pays du social-impérialisme soviétique au début des années 1990.

Les vraies raisons de l’insolvabilité des régimes de pension

On identifie cinq motifs véritables pour expliquer la faillite appréhendée des régimes de retraite des salariés dans le monde occidental où l’on retrouve ces régimes de pension :

1. Au Canada la crise a détruit au moins 677 000 emplois depuis 2008, autant de cotisants en moins pour les régimes de retraite collectifs.
2. De plus, toute proportion gardée, les salaires réels sont pour ainsi dire gelés depuis des années. De fait, le salaire réel moyen d’un travailleur a diminué de 18 % depuis les années 1970 (hors inflation). Comme les cotisations sont calculées en pourcentage du salaire gagné, si le salaire n’augmente pas les cotisations n’augmentent pas alors que la prestation annuelle garantie demeure la même ou presque (habituellement une moyenne des 5 meilleures années de salaire du travailleur).
3. La crise des « subprimes » et des « produits boursiers-dérivés frauduleux » de 2008 a fait disparaître des milliers de milliards de dollars d’épargne que les institutions de gestion des fonds de pension – Caisse de dépôt et placement du Québec, Fonds de Solidarité FTQ et CSN notamment – avaient engagée dans ces paris risqués de la loterie boursière frauduleuse. Cette duperie se poursuit encore aujourd’hui malgré les démenties des politiciens et des financiers véreux. D’autres milliards des épargnes des travailleurs seront prochainement sacrifiés.
4. Enfin, la crise économique a fait s’effondrer les rendements et a mené à la faillite de nombreuses entreprises qui ont emporté les fonds de pension des ouvriers dans leur délocalisation en fuite vers l’Asie-Pacifique (12).
5. De plus, à cause des immenses dettes souveraines qui grèvent la plupart des États capitalistes, les taux d’emprunt courant sont maintenant très bas, ce qui entraîne que les rendements sur les placements financiers ont diminué. Pour le moment le capital industriel rapporte, du moins pour un certain nombre de monopoles très concurrentiels comme Samsung qui vient de déclarer 4,9 milliards d’euros de bénéfices pour le premier trimestre de 2013, pour Apple et Google également, alors que le capital financier spéculatif général donne des rendements en dents de scie. Les obligations d’épargne du Canada qui donnaient des rendements de 10 % ne donnent plus que 2 % en 2014 (13).

Voilà les raisons profondes de la faillite des fonds de pension publics et privés. Voilà ce que le Comité de pseudo-experts sur les régimes de retraite a voulu taire à la grogne populaire. Le système économique impérialiste est en faillite et toutes les bases financières sur lesquelles il repose s’effritent emportant avec elles les fonds de pension des travailleurs comme elles emportent tout le reste de l’économie.

Le Comité d’« experts » a accouché d’une recommandation pour « renflouer » les fonds de pension minés par la crise économique et le krach boursier. Ces gens d’affaires et d’autres thuriféraires, tous parangons du capital parasitaire, proposent non pas de forcer les entreprises, les municipalités et les États à verser leur dû à même la plus-value extorquée et à renflouer les fonds de pension qu’ils ont pillés, mais de créer un nouveau fonds de pension, la « Rente Longévité –RVER » qui accaparera 3,3 % supplémentaire du salaire des ouvriers – déjà lourdement grevé – l’équivalent de 7 milliards de dollars par année de cotisation supplémentaire arrachée aux salariés, déjà paupérisée, argent que les institutions financières administreront en prenant leur quote-part au passage et qu’elles placeront dans des fonds boursiers risqués (14).

Le régime volontaire d’épargne-retraite (RVER)

La solution proposée par le Comité d’experts présidé par M. D’Amours consiste à créer un nouveau Régime volontaire d’Épargne-Retraite (RVER) complémentaire que le gouvernement du Québec a mis sur pied soi-disant pour aider les travailleurs à épargner. Prenez note que la plupart des 66 % de salariés sans régime de pension particulier gagnent entre 10,30 $ et 13,00 $/h. c’est-à-dire, moins que le seuil de pauvreté canadien, et moins que ce qui est requis pour survivre sous l’inflation incontrôlée. Il faut avoir un certain toupet pour accuser les salariés, dont les 2/3 ne peuvent épargner avec des gages aussi minables, d’être frivoles, gaspilleurs et de dilapider leur fortune alors que leurs revenus suffisent à peine pour assurer le minimum à leur famille. Évidemment, les médias à la solde préfèrent donner la parole à la petite bourgeoisie (prénommée classe moyenne) plutôt que d’écouter les ouvriers paupérisés.

Si le programme RVER adopté par l’Assemblée nationale du Québec fonctionne, il devrait effectuer en dix ans une ponction de 70 milliards de dollars sur le pouvoir d’achat disponible sur le marché de consommation québécois. Autant de dollars qui iront grossir les masses d’argent sur le marché du capital spéculatif que la Caisse de dépôt et placement du Québec a mission de faire fructifier (sic).

Catastrophe économique appréhendée

La présente crise économique mondiale dans laquelle le Québec et le Canada pataugent, comme les autres, est une crise de surproduction des marchandises pour cause de sous-consommation des produits disponibles (biens et services). En effet, il y a trop de capacités de production, trop de marchandises en circulation – compte tenu des capacités de payer des consommateurs dont le salaire moyen réel a diminué de 18 % au Canada entre 1973 et 2010 et dont les périodes de chômage s’allongent alors que les périodes de prestations d’assurance raccourcissent (seuls 35 % des chômeurs canadiens touchent des prestations et peuvent continuer à consommer, pour un temps de plus en plus restreint du moins). Après la période de chômage, c’est le bien-être social qui attend ces ex-salariés et une nouvelle baisse de leur pouvoir d’achat, donc encore moins de consommation et davantage de surproduction qui encombrent les entrepôts des milliardaires qui ne parviennent plus à valoriser leur capital ce qui entraîne la baisse de leurs profits.

Le crédit à la consommation comme panacée à la crise de surproduction

Les différentes économies capitalistes, des pays d’Occident notamment, ont réagi à cette diminution drastique du pouvoir d’achat des ménages en ouvrant les vannes du crédit à la consommation à profusion, soutenant temporairement la consommation. Mais l’endettement des ménages dans le monde et au Canada approche d’un dangereux plafond (en moyenne 165 % du revenu annuel brut d’un ménage au Canada). Les vannes de l’endettement seront bientôt fermées par les banquiers qui savent déjà qu’ils ne pourront récupérer ce qu’ils ont prêté. Tout ceci entraînera un plus grand effondrement de la consommation déjà très mal en point. Et voici que les soi-disant experts proposent de soutirer des milliards de dollars du crédit à la consommation qui iront grossir la masse de capital parasitaire inflationniste, inemployée sur les marchés boursiers, où la disponibilité de capital de risque est déjà trop élevée et où cet argent ne servira qu’à gonfler davantage la bulle spéculative qui n’en subira qu’une plus forte dévaluation le jour de la prochaine implosion de ce système de capitalisation bidon.

Bref, épargner ne fera qu’accentuer la crise économique systémique de surproduction et sous-consommation et entraînera l’économie encore plus profondément dans la déprime, ce qui plombera encore davantage les régimes de pensions et minera plus tard le pouvoir d’achat des retraités. Évidemment, dans 4 ou 5 ans les mêmes experts et panellistes se présenteront à une émission de télévision pour expliquer que les travailleurs sont trop gâtés – qu’ils ne savent pas épargner – qu’ils ne savent pas gérer leur capital de risque à la bourse en folie et que c’est de la faute des pauvres s’ils sont si pauvres qu’ils n’acceptent même plus de faire des sacrifices pour secourir les riches.

N’ayez crainte toutefois, l’État policier ne vous demandera pas la permission pour vous astreindre à de nouveaux sacrifices, pour couper vos prestations de pension, pour saccager l’assurance chômage, pour miner l’assistance sociale, pour réduire les coupons d’alimentation, pour taxer et imposer et pour transférer sur le dos des salariés le fardeau de la crise économique systémique (15).

Les salariés ne sont donc pas responsables de l’effondrement de ce mode de production capitaliste moribond. Il est hors de question que nous exigions la gestion de ces fonds de pension, qui ne peuvent que s’étioler en même temps que le système impérialiste dans son entièreté, peu importe qui sera désigné pour l’administrer. Les réformes du système et l’autogestion de la crise impérialiste ne sont ni une option ni une solution.

Les pastoureaux municipaux au service des grands capitaux

La petite bourgeoisie municipale, la fraction de classe à laquelle le grand capital national et international confie la gestion de l’appareil administratif municipal, est en train de se concerter pour attaquer les ouvriers et les salariés des municipalités (16).

Le gouvernement Libéral québécois fera bientôt adopter le projet de loi 3 à L’Assemblée nationale afin de soutenir cette attaque frontale contre l’employé municipal, comprenant les policiers, les pompiers et les hauts gradés des municipalités, en plus des ouvriers municipaux et des employés de bureau déjà chargés. Tout ceci indique que la crise économique s’approfondissant le grand capital doit maintenant passer en mode supérieur et continuer à gruger le pouvoir d’achat, c’est-à-dire les salaires et les bénéfices de ses sous-fifres les plus rapprochés les policiers et les hauts-gradés désemparés (sans oublier les ouvriers pour qui la curée avait déjà commencé). Souvenez-vous de l’Argentine en 2002, même les bobos petits bourgeois sont passés à la casserole. Voici le tour des bobos québécois et canadiens.

Par cette loi les municipalités ont l’ordre de « négocier » avec les représentants des syndiqués afin de se dégager de leur dette de retraite contractée par convention collective. Après une année de simagrées, l’État provincial transfère aux municipalités le droit dictatorial bourgeois de décréter le transfert du fardeau des déficits des Caisses de retraite flouées sur le dos de tous les salariés municipaux et des retraités qui ne seront plus indexés. Voici le texte du projet de loi déposé :

« Si aucun accord ne survient entre une municipalité et son syndicat à l’issue de cette période d’une année de négociation, une administration municipale pourrait alors fixer les conditions qu’elle juge nécessaires pour financer le régime de retraite. Un plan de retour à l’équilibre des caisses de retraite, s’étalant sur 15 ans, devrait aussi être mis en place, indiquerait le projet de loi. » (17).

Pourtant, une loi antérieure de l’Assemblée nationale du Québec stipulait expressément que le renflouage des caisses de retraite était à la charge exclusive de ceux qui n’avaient pas payé, ceux qui avaient pillé les caisses, accepté des enveloppes brunes, etc.

À la charge des cités et villes fautives et endettées

Certains partis politiques d’opposition ont pris des postures opportunistes au cours des élections municipales du 3 novembre 2013 et ils ont prétendu que les déficits des régimes de pension n’étaient pas aussi catastrophiques qu’indiqué par les maires congédiés. Ainsi, à Québec, 516 millions de dollars seraient en litige, alors que le maire Régis Labaume prétend que ce serait bel et bien 1,3 milliard de dollars que la municipalité a négligé de verser au cours des années dans les caisses de ses salariés. Arriérés de payements que le millionnaire Labaume suggère d’effacer en partie d’un trait de plume et ainsi de spolier tous les salariés de la Cité de Québec (18).

Pourtant, la loi présentement en vigueur et portant sur la gestion des régimes de retraite des employés de l’État (municipaux et provinciaux) stipule expressément que l’employeur doit assumer la totalité des déficits qu’il a engendrés (19). Les élus municipaux avaient le devoir impératif de verser chaque année l’intégralité des cotisations prévues aux régimes de pension de leurs employés en vertu des conventions collectives signées de gré à gré entre les municipalités et leurs salariés.

De l’autre main, le même petit millionnaire – appelé Le Banquier – Régis Labaume, a commandé la Loi Spéciale-204 à l’Assemblée nationale du Québec afin de verser des centaines de millions de dollars au milliardaire Péladeau, son ami et complice, afin d’assurer la construction et la gestion de l’Amphithéâtre municipal gargantuesque dans la Ville de Québec endettée (20).

Veuillez noter que s’il y a dépassement des coûts de construction de l’Amphithéâtre, pour motifs « incontrôlables » (les dépassements de coûts sont toujours incontrôlables), ou s’il y a déficit d’opération dans l’administration du complexe éléphantesque, le profit de l’empire Quebecor est assuré par la municipalité de Québec. Le risque d’affaires repose entièrement sur les épaules des contribuables et sur le dos des travailleurs de la Ville de Québec selon la formule bien connue dans les PPP, les déficits sont pour l’administration publique, les bénéfices sont pour les capitalistes privés (21). Voilà bien une évidente manifestation de la dictature des riches ?

La crise économique a miné les rendements boursiers

Si les actuaires comptables-experts, qui déterminent les versements requis pour maintenir un régime de retraite en vie, maîtrisent parfaitement les variables comme le nombre d’employés cotisants et les prestataires anticipés, y compris sur la durée, ils n’ont pas su prévoir que l’une des parties à l’entente s’arrogerait le droit autoritaire de ne pas verser ses cotisations aux régimes de pension cosignées. Les actuaires ne veulent pas prévoir que l’économie allait s’effondrer dans un krach boursier alambiqué.

Comme nous venons de l’énoncer, l’une des sources de revenus des régimes de retraite provient des rendements encourus par les placements boursiers risqués. Comme le système économique capitaliste anarchique subit une succession continue de booms financiers, suivis d’affaissements spéculatifs des cours boursiers. Dans les années 1990, les bulles financières frauduleuses ont temporairement entraîné des rendements spéculatifs importants et les employeurs municipaux, notamment, se sont arrogé d’autorité le droit de ne pas verser les cotisations aux régimes de pension négociés avec leurs employés. C’est ce qu’ils ont appelé des congés de cotisation. Les actuaires comptables avaient pourtant avisé que durant les années de prospérités relatives ils devaient versés leurs cotisations en prévision des années de rendements affaissés qui ne manqueraient pas de succéder. Mais voilà que les cigales municipales firent fi de ces conseils et dansèrent sur les monceaux de capital évanescent qui bientôt s’envolèrent incandescent (se rappeler les sagas de Videotron, Nortel, Enron, BlackBerry et bientôt Facebook et Apple).

Aujourd’hui, en pleine débâcle financière, les déficits s’approfondissent aussi sûrement que les idylles des Cités et Villes fraudent les finances publiques. Les petits autocrates municipaux crient leur désespoir, la dette s’accumule et une fois les projets pharaoniques remboursés aux acolytes et aux capitalistes (construction de parcs et d’infrastructures industriels et d’affaires dans chaque municipalité, cimenterie inutile à Port-Daniel, etc.), surfacturation des constructions municipales, enveloppes brunes et autres dessous de table avec ristournes ; il ne reste plus rien pour rembourser les caisses des Régimes de retraite des employés conventionnés. Qu’à cela ne tienne, il suffit de rayer la dette d’un trait de plume législatif et de retourner les travailleurs à leur malheur plastronne ces sacs à vent.

La capacité de payer de la « classe moyenne »

Une autre légende urbaine mérite qu’on y revienne. La pseudo « classe moyenne », vivier historique du fascisme et de la réaction politique, se laisse facilement appâter par ce salmigondis des ploutocrates municipaux – qui font eux-mêmes partie de ce segment de classe en cours de paupérisation accélérée –. Ce sont eux ces adeptes de la fausse « classe moyenne » qui votent aux élections municipales et dont les médias à la solde rapportent les propos dans les journaux de Péladeau et à Radio-Canada comme s’il s’agissait de l’ensemble des travailleurs, payeurs de taxes et d’impôts.

Vous aurez certainement noté que présentement les bureaucrates syndicaux, dirigeants des employés municipaux, ne lancent pas le mot d’ordre de résister au saccage des caisses de retraite des employés. Les chefs syndicalistes – négociateurs professionnels de la vente du travail salarié – exigent que l’État « négocie » le transfert des déficits et le saccage des régimes de retraite. En effet, ces gens défendent leurs emplois de négociateurs professionnels. Si l’État leur passe par-dessus la tête et décrète les conditions d’embauche, les salaires et les conditions des régimes de pension à quoi serviront ces négociants professionnels syndiqués ? Si bien qu’aujourd’hui la bataille contre le saccage des régimes de retraite des salariés est devenue la lutte pour le droit de négocier les coupures imposées et préacceptées.

La pseudo « classe moyenne » est en grande difficulté en ces temps de crise économique échevelée et ce segment de classe surendetté est fortement comprimé. Son train de vie est menacé non pas par les employés des municipalités, mais par la crise généralisée, la délocalisation des entreprises vers l’Asie-Pacifique, la dilapidation du patrimoine national (ressources naturelles, pétrole et gaz de schiste, hydro-électricité, forêts et mines), les dégringolades financières et boursières des organismes d’État parapluie et ces bobos s’accrochent éperdument au rêve de l’État providence en déliquescence.

Les ouvriers, les travailleuses et tous les salariés ne doivent rien attendre des bureaucrates syndicaux ni de tous ces bobos « experts » patentés et surexcités, ni des organes de propagande publique (Radio-Canada), ou privée (La Presse, TVA, etc.), pas plus que de leurs maîtres les Labaume, Coderre, Legault, Couillard, Péladeau et Desmarais, leurs mentors bien aimés. Il n’existe qu’une seule solution pour défendre vos régimes de pension mérités et chèrement gagnés, le piquet de grève illimitée sans vous soucier de la levée de boucliers que les bobos ne manqueront pas d’orchestrer via leurs radios poubelles, leurs journaux, leurs télévisions et via Radio-Canada l’organe de propagande étatique à leur service (22). L’avenir des travailleurs et du travail dépend de votre résolution au combat gréviste. Souvenez-vous de vos fils et de vos filles en 2012 sur les barricades grévistes contre la police des sous-fifres municipaux, contre la hausse des frais de scolarité qu’on voulait leur imposer. Ils ont gagné et vous devez récidiver.

1. http://ici.radio-canada.ca/sujet/retraites et http://ici.radio-canada.ca/emissions/24_heures_en_60_minutes/2013-2014/# et aussi http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2014/09/05/004-solutions-retraites-public-alban-damours.shtml
2. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/crise-economique-et-austerite-comment-faire-face/ et http://www.les7duquebec.com/7-au-front/crise-economique-et-austerite-comment-faire-face-2/
3. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/ils-devalisent-les-regimes-de-retraite-des-employes-municipaux/
4. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/pourquoi-les-regimes-de-retraite-sont-ils-en-faillite/
5. R. Bibeau (10.04.2013) D’un paradis fiscal à l’autre ils font fructifier leur capital. http://les7duquebec.org/7-au-front/dun-paradis-fiscal-a-lautre-ils-font-fructifier-leur-capital/
6. http://www.politicoglobe.com/2012/11/amelioration-des-regimes-de-retraite/
7. À prestation déterminée signifie que le travailleur qui cotise à ce régime un temps déterminé est assuré de recevoir un montant précis – déjà fixé et garanti – du moment de sa retraite et jusqu’à sa mort. La formule à cotisation déterminée c’est l’ouvrier qui assume le risque. Il sait combien il dépose chaque mois dans sa cagnotte d’épargne retraite, mais il ne sait nullement combien il touchera de prestation au moment de sa retraite.
8. http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/08/13/projet-de-loi-3-le-regime-de-retraite-des-deputes-en-chiffres_n_5675527.html
9. http://www.politicoglobe.com/2012/11/amelioration-des-regimes-de-retraite/
10. Sauf évidemment au Régime fédéral de sécurité de la vieillesse et au Régime des rentes du Québec, tous deux obligatoires pour tout citoyen et pour chaque travailleur.
11. http://www.pauvrete.org/seuildepauvrete.html et aussi http://www.tuac.ca/index.php?option=com_content&view=article&id=2433%3Aby-the-numbers-income-distribution-and-the-poverty-line&Itemid=306&lang=fr
12. http://www.museevirtuel-virtualmuseum.ca/sgc-cms/histoires_de_chez_nous-community_memories/pm_v2.php?id=story_line&lg=Francais&fl=0&ex=395&sl=2785&pos=1 et aussi sur le libre-échange http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-vrais-patrons-sont-derriere-les-rideaux-quatre-traites-inegaux/
13. http://obsession.nouvelobs.com/high-tech/20130426.OBS7292/apple-samsung-la-bataille-des-resultats-financiers.html
14. Le rapport http://www.rrq.gouv.qc.ca/fr/ salle_presse/2012/Pages/20121106.aspx&usg=AFQjCNHYuMC5BeuMpIo4kh7P-rlXI9gpXA et aussi l’article dans le quotidien Le Devoir. http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/375995/4-milliards-par-annee-pour-une-rente-longevite?utm_source=infolettre-2013-04-18&utm_medium=email&utm_campaign=infolettre-quotidienne
15. http://www.lapresse.ca/le-soleil/dossiers/elections-municipales/elections-a-quebec/201310/30/01-4705226-relations-de-travail-regis-labeaume-fier-de-creer-un-mouvement.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4705553_article_POS2
16. http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201310/30/01-4705553-regimes-de-retraite-la-caq-a-un-projet-de-loi-qui-plaira-a-labeaume.php
17. http://www.lapresse.ca/le-soleil/dossiers/elections-municipales/elections-a-quebec/201310/30/01-4705405-labeaume-ment-sur-les-regimes-de-retraite-dit-lemelin.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4705553_article_POS1
18. http://fr.wikipedia.org/wiki/Amphith%C3%A9%C3%A2tre_de_Qu%C3%A9bec
19. http://fr.wikipedia.org/wiki/Partenariat_public-priv%C3%A9
20. http://www.lapresse.ca/le-soleil/dossiers/elections-municipales/elections-a-quebec/201310/17/01-4700819-david-lemelin-les-ententes-meritent-detre-respectees.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4705405_article_POS3
21.http://www.rrq.gouv.qc.ca/fr/programmes/regime_rentes/rente_retraite/Pages/rente_retraite.aspx et http://www.servicecanada.gc.ca/fra/services/pensions/rpc/index.shtml
22. http://www.les7duquebec.com/7-au-front/pourquoi-les-regimes-de-retraite-sont-ils-en-faillite/ et http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-vrais-patrons-sont-derriere-les-rideaux-quatre-traites-inegaux/

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